A l’est, du nouveau

Editorial du numéro 163 d’éléments, en kiosque le 19 novembre 2016

À l’époque de la guerre froide, les choses étaient simples. L’hémisphère Nord était coupé en deux, et l’Europe l’était aussi. La partie orientale était dominée par le système soviétique, la partie occidentale théoriquement placée sous protection américaine. D’un côté, une dictature greffée sur un capitalisme d’État, de l’autre le capitalisme tout court associé à la dictature de la marchandise. Deux occupations de forme différente, mais aux effets également paralysants. L’Est et l’Ouest étaient alors engagés dans une concurrence aux buts moins opposés qu’il n’y paraissait : il s’agissait de savoir qui produirait le plus et le plus vite, qui gagnerait la course à l’espace et au PIB.

Cette logique bipolaire ne fut remise en cause que par la France du général de Gaulle, qui se dota d’une force atomique indépendante et s’émancipa en 1966 de la tutelle de l’OTAN, et par la Chine avec la « théorie des trois mondes », élaborée par Mao Ze Dong et présentée en 1974 par Deng Xiao Ping à la tribune des Nations-Unies.

Le mouvement de l’histoire semblait se dérouler exclusivement à l’Ouest. L’Est était prévisible : on n’y voyait rien changer, les mêmes troupes défilaient devant les mêmes tribunes où se tenaient, rigides comme des mulets, des dirigeants au regard vide, comme statufiés. À l’Ouest au contraire, c’était un incessant tourbillon de nouveautés, de modes et de gadgets.

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Évitons de « racialiser » la victoire de Donald Trump…

Entretien avec Nicolas Gauthier paru sur Boulevard Voltaire


Certains commentateurs jugent que l’élection de Donald Trump est une réaction de « l’Amérique blanche ». Certains s’en félicitent, d’autres la dénoncent, tandis que Marine Le Pen assure qu’« il ne faut pas “racialiser” ce scrutin ». Votre position ?

Les États-Unis sont, de longue date, une nation multiraciale et, contrairement à ce qui se passe chez nous, les statistiques ethniques y sont d’usage courant. Concernant la dernière élection présidentielle, les choses sont claires : Hillary Clinton a obtenu 88 % du vote des Noirs et 65 % du vote des Latinos et des Asiatiques. Trump n’en a obtenu, respectivement, que 8 % et 29 % – ce qui n’est déjà pas si mal (c’est plus que n’en avait capté Romney en 2012). Ce clivage n’a rien de surprenant, les minorités ayant depuis longtemps l’habitude de voter massivement en faveur des démocrates : depuis 1952, seul Lyndon B. Johnson, en 1964, avait recueilli une majorité de votes chez les Blancs. On notera néanmoins qu’à cet égard, Obama avait fait mieux que Hillary, ayant remporté 93 % du suffrage noir en 2012 et 95 % en 2008.

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Rivincita sulla globalizzazione

Intervista da Lorenzo Bianchi

Il Giorno10 novembre 2016


L’elezione di Trump illustra in modo spettacolare l’ascesa irresistibile del populismo nel mondo. Ora è sbarcato anche in America». Alain de Benoist, scrittore e filosofo francese, 72 anni, fondatore del movimento culturale Nouvelle Droite (la Nuova Destra), vincitore nel 1978 del Gran Prix D’Essai dell’Académie Française con il suo volume «Visto da destra», è dell’idea che il voto «non è importante per il personaggio, ma per il fenomeno che si è manifestato attraverso Donald Trump.

Che cosa è affiorato dalle urne?

«Lo stesso atteggiamento collettivo che ha provocato anche la Brexit, il voto inglese favorevole all’uscita dall’Unione Europea. La classe media statunitense è stata investita assieme alla classe operaia dal vento della mondializzazione».

Che ha fatto crescere le distanze fra i diversi ceti sociali.

«Le ha aggravate, allontanando la borghesia e gli operai dalle élite finanziarie, economiche e dei mass media. Ora l’ondata del populismo è passata dall’altra parte dell’oceano Atlantico. Questo conferisce all’elezione di Trump una valenza storica».

Qual è stata la caratteristica principale del vincitore?

«Ha rappresentato il movimento anti-establishment ossia la contestazione delle classi dirigenti. I suoi elettori hanno bocciato un sistema del quale la Clinton era un simbolo».

Quindi contro cosa hanno votato?

«Contro Washington, contro il politicamente corretto, contro George Soros, contro la banca Goldman Sachs, contro i politici di carriera che confiscano la democrazia. Un’eruzione di collera ha portato Donald Trump al potere».

Secondo lei anche negli Usa ha preso corpo il risentimento della popolazione contro gli immigrati, che sono stati un architrave della democrazia americana? Lire la suite …

9 novembre 1989 : chute du Mur de Berlin. 9 novembre 2016 : élection de Donald Trump

Entretien paru sur Breizh-info.com


Breizh-info.com : Quel est votre sentiment après l’annonce de l’élection de Donald Trump ?

Alain de Benoist : 9 novembre 1989 : chute du Mur de Berlin. 9 novembre 2016 : élection de Donald Trump. Dans les deux cas, la fin d’un monde. Notre dernier Prix Nobel de littérature, Bob Dylan, s’était finalement révélé bon prophète : The times they are a-changin’ ! C’est en tout cas bien à un événement historique que nous venons d’assister. Depuis des décennies, l’élection présidentielle américaine se présentait comme un duel à fleurets mouchetés entre deux candidats de l’Establishment. Cette année, pour la première fois, c’est un candidat anti-Establishment qui se présentait – et c’est lui qui l’a emporté. « Malgré ses outrances », disait un journaliste. Plutôt à cause d’elles, aurait-il fallu dire, tant l’électorat de Trump n’en pouvait plus du politiquement correct !

En fait, dans cette élection, ce n’est pas le personnage de Trump qui est important. C’est le phénomène Trump. Un phénomène qui, tout comme le Brexit il y a cinq mois, mais avec une force encore supérieure, illustre de façon spectaculaire l’irrésistible poussée du populisme dans le monde. Natacha Polony l’a très bien dit : ce phénomène « n’est que la traduction d’un mouvement de fond qui ébranle toutes les sociétés occidentales : la révolte des petites classes moyennes déstabilisées dans leur identité par la lame de fond d’une mondialisation qui avait déjà emporté les classes ouvrières ». Lire la suite …

A l’est du nouveau ?

La revue « Éléments » organise le samedi 19 novembre prochain (de 13 h 30 à 18 h) un colloque intitulé « À l’Est, du nouveau ? » avec pour invités principaux le formidable romancier Zakhar Prilepine, membre du Parti national-bolchevique (PNB), l’universitaire Jean-Robert Raviot, qui a dirigé l’ouvrage collectif « Russie, vers une nouvelle guerre froide ? » (La Documentation française) et le philosophe Alexandre Douguine. Alain de Benoist clôturera cet après-midi exceptionnelle.

Les stands feront la part belle à la littérature russe grâce à la présence de plusieurs maisons d’éditions spécialisées comme La Manufacture de Livres, qui lance Zapoï, une collection de polar russe sous la direction de Thierry Marignac, les éditions de la Différence et Les Syrtes qui publient les romans de Zakhar Prilepine, mais aussi les éditions Pierre-Guillaume de Roux, Le Polémarque et les éditions Astrée.

Renseignements pratiques :

Date : Samedi 19 novembre.
Horaire : 13 h 30 à 18 h. Entrée : 8 euros.

Adresse : Espace Moncassin, 164 rue de Javel, 75015 Paris.

Réservation sur :
http://framaforms.org/19-novembre-13h30-18h00-russie-a-lest-du-nouveau-1476990746