Le moment populiste sur Polemia
Source : Polemia
Michel Geoffroy, essayiste
Alain de Benoist décrypte le moment populiste
♦ On recommandera la lecture du dernier ouvrage d’Alain de Benoist, Le Moment populiste/ Droite-gauche c’est fini !» (1) car il tombe à point nommé en cette année électorale. Mais pas seulement pour cette raison.
Comme son titre l’indique, l’ouvrage traite de ce que recouvre la notion de populisme de nos jours. Mais il nous invite aussi à une réflexion plus large sur le libéralisme, sur la communauté et sur l’avenir du clivage gauche-droite. Et comme toujours avec Alain de Benoist, son étude, riche en références et en mises en perspective, invite au surplus le lecteur à approfondir l’analyse.
Le populisme, expression d’une nouvelle demande politique et sociale
Qu’est-ce que le populisme ?
Pour les tenants du Système, le populisme constitue une menace politique qu’il faut conjurer, surtout depuis la victoire du Brexit au référendum britannique et celle de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine. Le populisme, pour cette raison, prend dans les médias mainstream une connotation toujours très négative et péjorative : il serait la marque de la démagogie voire du retour des « heures sombres de notre histoire ».
Il populismo, oltre destra e sinistra
Lo scorso 30 marzo a Milano si è tenuto un convegno, organizzato da Circolo Proudhon e Intellettuale Dissidente, tutto dedicato al populismo, cui hanno partecipato Luca Lezzi, Marcello de Angelis e Marcello Foa. Ne è nato un dibattito che ha utilizzato le idee fondamentali di questo(i) movimento(i) per scandagliare l’attualità politica. Perché, in fin dei conti, al di là di persone e movimenti, ciò che importa nell’analisi politologica è quel che i programmi veicolano, le tendenze e le linee di forza che i nuovi partiti “populisti” traducono, in modo più o meno consapevole. Dietro all’emergere di queste formazioni si agitano esigenze epocali, spesso misconosciute, se non proprio demonizzate, dall’establishment. Ma sono esigenze che richiedono attenzione e devono essere riconosciute e interpretate, non ridotte a vecchie categorie ormai in fase di “rottamazione”, per utilizzare un termine parecchio in voga oggi, ma semplicemente ascoltate. Ne abbiamo parlato con Alain de Benoist, teorico delle Nuove Sintesi, da decenni attento osservatore “controcorrente” della politica contemporanea e autore di un libro pubblicato in Francia da Pierre-Guillaume de Roux, il cui titolo è programmatico: Le moment populiste. Droite-gauche, c’est fini!. Abbiamo iniziato questa conversazione domandandogli, appunto, quali siano i principi e le esigenze sociali che emergono nel fenomeno “populista”.
La principale tendenza storica del nostro tempo – che spiega anche il fenomeno “populista” – è la crescente diffidenza di una parte sempre più ampia della popolazione non solo nei confronti della politica “classica”, ma anche rispetto alle élite mediatiche, economiche, finanziarie e istituzionali, che vengono percepite come oligarchie ripiegate su se stesse e preoccupate unicamente dei loro interessi. A ciò si deve aggiungere il divario che si è venuto a creare tra il popolo e i partiti di sinistra, dopo che questi ultimi hanno cessato di difendere gli interessi delle classi popolari, sia perché si sono allineati del tutto ai princìpi capitalisti liberali della società del mercato, sia perché hanno iniziato a disprezzare e recriminare le idee e gli orientamenti del popolo.
Fonctionnaires – pour revenir sur quelques idées reçues…
Entretien d’Alain de Benoist avec Nicolas Gauthier paru sur Boulevard Voltaire
La doxa dominante veut qu’il y ait « trop de fonctionnaires » en France. Juppé voulait en supprimer 250.000, Fillon veut en supprimer 500.000, sans qu’on sache d’ailleurs très bien comment il compte s’y prendre. Qu’en pensez-vous ?
Les gens de droite estiment en effet souvent qu’« il y a trop de fonctionnaires ». Ce sont pourtant les mêmes qui souhaitent en général qu’il y ait plus d’enseignants, plus de personnel hospitalier, plus de magistrats, plus de militaires et plus de policiers, ce qui n’est évidemment pas tout à fait cohérent. Pour les libéraux (et le MEDEF), la critique du nombre de fonctionnaires fait partie d’une critique plus générale visant l’État et le secteur public – et, au-delà, l’idée d’un primat du politique sur l’économie. L’argument classique est qu’il faut toujours « moins d’État », et donc tout dénationaliser, tout privatiser, car le secteur marchand fonctionne plus efficacement que le secteur public – ce qui reste encore à démontrer. Lire la suite …
On Trump & Le Pen
Interview published on Counter-Currents Publishing
Editor’s Note: The following is a translation by Greg Johnson of an interview that was conducted in French between the Russian International Eurasian Movement and Alain de Benoist, the founder of the French New Right, in February.
November 8, 2016 seemed almost impossible: a man who dared to challenge the global liberal establishment won the American presidential election. Donald Trump became the forty-fifth President of the United States of America. For me it is obvious that Trump’s victory marked the collapse of the global political paradigm, and simultaneously the beginning of a new historical cycle. What, in your opinion, will now be essential in the relationship between the US and Europe, and what hopes do you personally have for the new President?
It is evident that the election of Donald Trump as President of the United States of America is a truly historic turning point. But I would not be as categorical or as optimistic as you are. I think it’s important to distinguish between the “Trump phenomenon” and Trump the man. The Trump phenomenon is what made the election of Donald Trump possible — and what this election has revealed, in this case, is the American people’s tremendous resentment against the oligarchic Establishment that reigns in that country. The Trump phenomenon, in this respect, is not fundamentally different from the Bernie Sanders phenomenon. This is clearly a positive thing, which shows that the surging wave of what is known in Europe as “populism” has now reached the United States.
La démondialisation, avenir des nations ?
Entretien d’Alain de Benoist avec Nicolas Gauthier paru sur Boulevard Voltaire
Depuis quelques années, certains auteurs n’hésitent pas à parler de « démondialisation ». Est-ce une observation objective ou un simple vœu pieux ?
Alain de Benoist: Depuis le début des années 2010, suite à la publication du célèbre ouvrage du Philippin Walden Bello (Deglobalization, 2002), nombre d’auteurs (Jacques Sapir, Emmanuel Todd, Frédéric Lordon, Edgar Morin, etc.) ont en effet commencé à parler de démondialisation. Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan, Jean-Pierre Chevènement, Arnaud Montebourg et Jean-Luc Mélenchonse sont également emparés de ce thème. Le débat a même encore rebondi récemment : Donald Trump s’est fait élire en dénonçant les effets de la mondialisation et le Brexit l’a emporté grâce au vote des régions dévastées par la désindustrialisation. C’est cependant moins un constat qu’un mot d’ordre. L’idée générale est qu’il est possible d’en finir avec la mondialisation ou, du moins, qu’il est possible de lui donner un autre contenu, idée à laquelle, d’après les sondages, 65 % des Français sont aujourd’hui favorables. Lire la suite …
Macron – Le Pen, un référendum sur la mondialisation
Entretien par sur Breizh Info
23/03/2017 – 07H10 Paris (Breizh-info.com) – Suite au débat présidentiel qui s’est déroulé lundi soir sur TF1 avec la moitié seulement des candidats à l’élection, nous avons interrogé Alain de Benoist, intellectuel, philosophe et politologue pour recueillir ses impressions.
Breizh-info.com : Qu’avez-vous pensé du « débat » organisé le lundi 20 mars sur TF-1 ? Pourriez-vous, candidat par candidat, définir ce que vous avez ressenti chez eux ?
Je n’en ai pas pensé grand-chose. Il était assez soporifique et les questions essentielles n’y ont pratiquement pas été évoquées. Jean-Luc Mélenchon, à mon avis, a nettement dominé les autres candidats.
En joignant le lyrisme aux arguments raisonnés, il a une fois de plus démontré qu’il est un véritable tribun. Emmanuel Macron a comme d’habitude parlé pour ne rien dire. François Fillon a défendu de façon un peu raide le point de vue ordo-libéral.
Marine Le Pen a été assez inégale, et Benoît Hamon ressemble de plus en plus à un Schtroumpf.
Breizh-info.com : Est-il normal, selon vous, que TF-1 n’ait sélectionné que 5 des 11 candidats à l’élection ? Sommes-nous encore dans un cadre démocratique ?
Ce n’est évidemment pas normal. L’argument selon lequel, avec les onze candidats, l’émission aurait duré plus de six heures ne vaut rien. Il était parfaitement possible d’organiser une série de débats regroupant « petits » et « grands » candidats par groupes de trois ou quatre.
C’est de toute évidence une violation flagrante de la règle d’égalité entre les candidats.
Breizh-info.com : Les sondages montrent une adhésion forte des Français aux propositions du FN sur les questions, notamment, de sécurité ou d’immigration. La position anti-euro et anti-UE prise par Marine Le Pen ne pourrait-elle pas lui coûter finalement l’élection ?
Les questions d’immigration et d’insécurité sont fondamentales, mais ce serait une erreur de croire que l’électorat du FN n’est motivé que par elles. Tous les sondages montrent que le chômage et le pouvoir d’achat viennent en tête des préoccupations des Français.
En ce qui concerne l’euro et l’Union européenne, Marine Le Pen a fait connaître ses préférences, et certains de ses électeurs potentiels ne les partagent sans doute pas, mais je doute que l’Europe et la monnaie unique soient au centre de leurs préoccupations.
Cela montre au moins que la présidente du FN est moins démagogue qu’on ne le dit. Marine Le Pen, par ailleurs, a dit aussi qu’en cas de victoire ce n’est pas elle qui déciderait en la matière, mais le peuple français par le moyen du référendum. Cela me paraît de nature à faire tomber certaines préventions.
Breizh-info.com : Qu’est-ce qui ne vous plaît pas chez Emmanuel Macron ?
La personne d’Emmanuel Macron ne m’intéresse pas. Ce qui me déplaît chez lui, c’est ce qu’il représente, en l’occurrence le regroupement des élites dirigeantes acquises à la mondialisation, qui ont compris qu’il leur fallait s’unir pour faire face au « populisme du peuple ».
J’ai déjà eu l’occasion de le dire : Macron, héritier de Tony Blair (et clone de Justin Trudeau), c’est la mondialisation tous azimuts, la suppression des frontières, la précarisation pour tous et le pouvoir sans partage des puissances financières.
Face à lui, Marine Le Pen ne peut avoir de chances de l’emporter qu’en faisant comprendre que le second tour de la présidentielle ne sera pas un vote pour ou contre le Front national, mais un référendum sur la mondialisation.
Propos recueillis par Yann Vallerie
Crédit photo : getty images (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2017 Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
« Post-vérité » – en suspendant le jugement, l’émotion permet la manipulation…
Entretien d’Alain de Benoist avec Nicolas Gauthier paru sur Boulevard Voltaire
Un nouveau concept politico-linguistique fait actuellement beaucoup parler de lui : la « post-vérité ». Il y aurait donc une « anté-vérité » ? Qu’est-ce que tout cela veut dire ?
La « post-vérité » (post-truth) a, en effet, été choisie en 2016 comme « mot de l’année » par le Dictionnaire d’Oxford. Le terme est apparu aux États-Unis dans le sillage de la « French Theory » au début des années 1990, lorsque des auteurs comme Michel Foucault ou Jacques Derrida ont commencé à discréditer la notion de vérité comme un « grand récit » auquel on ne pouvait plus croire. Dans la foulée, un certain nombre de journalistes ont cru possible de s’affranchir de leur devoir de neutralité face aux événements. Le mot a, ensuite, été popularisé en 2004 avec le livre de Ralph Keyes, The Post-Truth Era. Lire la suite …
Vous aimez la mondialisation ? Votez Macron !
Entretien paru sur Boulevard Voltaire
La liste définitive des candidats à l’élection présidentielle est maintenant connue. Cette échéance électorale, qui aura été d’un cru inédit, a déjà provoqué une foule de commentaires, notamment sur Boulevard Voltaire. Quels sont les vôtres ?
Alain de Benoist : Je ne m’intéresse pas aux commentaires, toujours superficiels et ennuyeux quand ils se bornent à dire pourquoi l’on aime ou non tel ou tel candidat, mais seulement aux analyses, qui permettent de comprendre le sens de ce que l’on voit. Quand vous dites que cette élection, qui fut effectivement riche en coups de théâtre et en rebondissements, aura été d’un cru inédit, vous êtes encore en dessous de la réalité. Non seulement elle ne ressemble à aucune autre, mais elle marque un véritable tournant historique, car elle va de pair avec une totale restructuration du paysage politique, du fait de l’effondrement programmé des deux grands partis de gouvernement qui ont eu le monopole de l’« alternance » en France depuis plus de quarante ans – mais qui se trouvent maintenant l’un et l’autre menacés de ne pas passer le cap du premier tour.
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The End of the Modern World
Traduction d’un entretien accordé par Alain de Benoist au site Breizh Info paru sur le site katehon.com
February 20th, 2017 – We awaited Alain de Benoist’s analysis on the populist wave. Here it is with this veritable guidebook entitled Le Moment populiste – Droite-Gauche, c’est fini ! (Editions Pierre Guillaume de Roux). To read with urgency in light of future elections in France and Europe. Lire la suite …