Si le référendum d’initiative populaire existait en France, les gilets jaunes ne seraient jamais descendus dans la rue

Entretien à Boulevard Voltaire

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Crédit : Stefan jaouen [CC BY-SA 4.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0)], from Wikimedia Commons

Vous disiez, il y a peu, que les gilets jaunes devraient faire primer leur revendication en faveur d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC). Or, voici qu’on nous annonce qu’Emmanuel Macron envisage lui-même de faire un référendum. Qu’en penser ?

Le chef de l’État est aujourd’hui en campagne électorale. S’il va jusqu’au bout de son projet, on sait par avance qu’il y a des sujets qui ne seront pas soumis aux Français, à commencer par l’immigration. Édouard Philippe l’a dit clairement : pas question de faire un référendum « sur n’importe quel sujet ». La grande caractéristique du référendum d’initiative citoyenne, que je préfère appeler référendum d’initiative populaire, est au contraire qu’il permet aux citoyens de susciter une consultation sur tous les sujets d’intérêt collectif qu’ils veulent, dans le domaine politique, économique ou social.

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Le libéralisme est hostile à toute forme de souveraineté

Entretien accordé à Breizh-Info

Breizh-info.com : Vous publiez un nouvel ouvrage intitulé « Contre le Libéralisme – la société n’est pas un marché ». Pourquoi est-ce important de préciser dès l’introduction que c’est à une critique de l’idéologie libérale que vous vous livrez, et pas à un plaidoyer pour la bureaucratie ou à attaque contre la liberté d’entreprendre, de circuler, d’agir, de penser, au libre arbitre ?

Alain de Benoist :  Ceux qui me connaissent auront du mal, je crois, à m’imaginer en adversaire du libre arbitre ou en défenseur de la bureaucratie ! Si j’ai pris la peine d’expliquer, dès le début de mon livre, qu’il faut d’abord s’attaquer aux fondements théoriques de l’idéologie libérale, c’est d’abord parce que celle-ci ne peut être attribuée à un seul auteur. Le « marxisme » est tout entier sorti de la pensée de Marx, mais le libéralisme a de multiples « pères fondateurs », ce qui fait qu’il s’est présenté, depuis deux siècles, sous des aspects parfois très différents. La distinction traditionnelle entre libéralisme politique, libéralisme économique et libéralisme philosophique a encore obscurci les choses au lieu de les éclairer.

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Mercredi 6 février : Alain de Benoist à La Nouvelle Librairie

Le mercredi 6 février 2019, la Nouvelle Librairie recevra Alain de Benoist pour son nouveau livre Contre le libéralisme. La société n’est pas un marché (éditions du Rocher).

Signature-rencontre avec Alain de Benoist, de 18 h à 20 h 30.

À 20 h 30 : dîner-rencontre avec Alain de Benoist à deux pas de La Nouvelle Librairie (dans la limite des places disponibles. Pour réserver envoyer un courriel à [email protected]).

La Nouvelle Librairie, 11 rue de Médicis, 75006 Paris

Pourquoi le gouvernement ne comprend pas la révolte des gilets jaunes…

Entretien paru sur Boulevard Voltaire

gilet jaune

Pensez-vous qu’on puisse déjà faire un bilan de l’action des gilets jaunes ?

Le meilleur bilan qu’on puisse en faire est de constater qu’il est encore trop tôt pour en faire un, puisque le mouvement continue et semble même trouver un second souffle. Depuis bientôt trois mois, malgré le gel et le froid, malgré la trêve des confiseurs, malgré les morts et les blessés, malgré les dégâts causés par les brutalités policières (mâchoires arrachées, mains déchiquetées, pieds broyés, yeux crevés, hémorragies cérébrales), malgré les critiques qui ont successivement tenté de les présenter comme des beaufs alcooliques, des nazis (la « peste brune ») et des casseurs, coupables en outre d’avoir ruiné le commerce, dissuadé les touristes de venir en France et même, ô scandale, d’avoir saboté l’ouverture des soldes, malgré tout cela, les gilets jaunes sont toujours là. Ils tiennent bon, ils ne cèdent pas et une majorité de Français continue d’approuver leur action. C’est bien la confirmation que ce mouvement ne ressemble à aucun autre.

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La bonne santé de l’économie américaine n’est qu’apparente…

Entretien paru sur Boulevard Voltaire

dollar

On connaît la phrase fameuse de Henry Kissinger : « Le dollar est notre monnaie, mais c’est votre problème. » On en est toujours là ?

Cela s’est même aggravé. En 1973, la fin du système de Bretton Woods avait consacré le règne de l’étalon-dollar comme première monnaie de réserve mondiale et inauguré l’ère de la mondialisation, en permettant aux États-Unis d’acheter ses produits à crédit au reste du monde et de financer des déficits courants extraordinairement élevés en vendant des obligations du Trésor à leurs partenaires commerciaux au lieu de payer leurs importations avec de l’or.

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Le programme de Jaïr Bolsonaro est consternant !

Entretien paru sur Boulevard Voltaire

Bolsonaro

Élu président du Brésil en octobre dernier, avec plus de 55 % des suffrages, Jaïr Bolsonaro vient de prendre ses fonctions. La gauche, qui multiplie les anathèmes contre lui (homophobe, sexiste, raciste, etc.), parle d’une nouvelle poussée de « populisme » et dit que sa victoire réjouit tout ce que le monde compte de gens « de droite et d’extrême droite ». Vous en faites partie ?

Pas du tout. Bolsonaro a certainement bénéficié de la vogue actuelle du populisme et capté le vote des classes populaires qui votaient auparavant pour le Parti des travailleurs, mais le populisme, je vous le rappelle, n’a pas de contenu idéologique précis. C’est seulement un style, une manière de faire se répondre l’offre et la demande politiques, et ce style peut se combiner avec des idéologies très différentes (Luiz Inácio Lula, l’ancien président, était lui aussi un « populiste »). La droite frétille toujours de façon pavlovienne quand elle entend dire qu’on va rétablir « la loi et l’ordre ». Le problème est que la loi peut être injuste et que l’ordre n’est souvent qu’un désordre établi.

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